Marie-Pierre de Brienne
Un mot de David Spencer
______Les auditions de THE APPRENTICESHIP OF DUDDY KRAVITZ sont devenues un évènement national au Canada, en raison de la popularité du roman de Mordecai Richler et, je suppose, le CV du noyau de l’équipe créative, qui était composée de moi en tant que parolier et librettiste, Alan Menken en tant que compositeur et Austin Pendleton en tant que metteur en scène. Les auditions ont eu lieu à Montréal (où le spectacle serait présenté en première mondiale au Centre Segal) et à Toronto; et des acteurs et actrices de partout au pays ont été vus. Il est peut-être exagéré de dire que nous avons vu chaque actrice canadienne francophone qualifiée pour le rôle d’Yvette (et le mandat du producteur était, avec raison, qu’elle devait être réellement canadienne et francophone), mais nous en avons certainement vu beaucoup, et je me souviens que la plupart d’entre elles étaient vraiment très bonnes. Mais c’était l’une de ces situations où nous espérions, pour chaque rôle, trouver quelqu’un d’iconique… et miraculeusement, nous l’avions presque fait à tous les niveaux. Sauf que notre Yvette n’avait toujours pas franchi la porte.
______Et à ce moment-là, à Montréal, nous arrivions à la fin du casting. Nous étions même dans les callbacks. Presque tout le monde que nous avons vu ce jour-là, nous les voyions pour la deuxième fois. Sauf Marie-Pierre de Brienne. Elle était un nouveau visage. Une nouvelle expérience aussi.
______À partir du moment où elle s'est mise à chanter, quelque chose dans la pièce a changé: la pureté de sa voix, la simplicité de son approche (qui incarnait pourtant une profonde sincérité) ne ressemblaient en rien à ce que nous avions jamais entendu. Jamais. Puis elle a lu ses scènes et la magie fut encore plus fascinante. Elle était, bien sûr, parfaite pour Yvette, mais en même temps un peu dans la marge; chaque choix était juste, aucun n'était attendu. Elle était fraîche, originale et possédait une intelligence palpable et flamboyante. Quand elle a quitté la salle, j’ai regardé mes collègues derrière la table, visiblement aussi abasourdis que moi, et j’ai dit: « Eh bien, c’est pas mal ça, non? On a pas besoin de la revoir en callback, n'est-ce pas? » Nous avons fait notre offre sans hésiter et c’est ce qui a déclenché l’une des associations professionnelles les plus heureuses ainsi qu’une des plus plus belles amitiés de ma vie. En bref, si vous lisez ceci dans l’éventualité de travailler avec Marie-Pierre — en anglais OU en français — permettez-moi de le formuler ainsi : vous devriez vous compter chanceux.
David Spencer
Auteur des théâtres musicaux The Apprenticeship of Duddy Kravitz et Weird Romance, du livre The Musical Theatre Writer's Survival Guide et professeur à BMI